28 mars 2018

Pourquoi je ne suis plus cavalière

C'EST D'ABORD PLUS QUE LE MANQUE D'ARGENT, UN BLOCAGE PROFOND !

Je suis passée par des nuits sans sommeil, des pleurs et de l'abattement. J'étais une loque, c'est ce qu'on peut dire.

Je me fout aujourd'hui des choses auxquelles j'étais attachée et ce qui s'est passé parce que pour moi, il n'y a plus de place pour le passé.

Mais dire qu'il m'est facile de retourner auprès des chevaux est impossible 🙅
Mis à part aller fouler l'herbe d'un hippodrome et encore pas trop souvent.

Subsiste un blocage causé, je pense par la vision des autres et ce qu'ils pourraient ou ne pourraient pas penser de moi. Dans un sens, je me moque maintenant de ce que l'on peut dire dans mon dos, mais à cheval, ça reste impossible, et impensable de retourner dans un club ou une écurie pour monter.

Chat échaudé craint l'eau froide ? Sûrement ! 

Autant je peux maintenant entrer partout et respirer normalement, autant ces lieux me bloquent la respiration et le cerveau.

J'ai toujours toutes mes affaires pourtant, mais je n'arrive pour l'instant pas à m'expliquer pourquoi je ne suis pas capable de retourner ne serait-ce que sur un concours pour regarder les chevaux sauter.

Besoin d'une thérapie ? 😂 

Non. En fait je crois que je n'ai pas simplement les mêmes raisons que celles que j'avais plus jeune de monter à cheval et essayer de me prouver que je pouvais être comme les autres.

Je me suis brûler les ailes comme Icare et la retombée ne fut pas fantastique. Lol. 

Plus calmement, cela fait 10 ans que j'ai stoppé l'équitation, je peux peut-être poser un début de réponse sur le malaise : dégoutée 😱

Les vrais passionnés me diront peut être "comment peux-tu être dégoutée à ce point des chevaux ? 😕" 

Ce n'est pas les chevaux qui sont la cause du clash, c'est une mauvaise équation de temps, de personnes et de psychologie. 

Quand je me lance dans quelque chose qui me passionne, je suis capable d'y passer ma vie, et forcément je ne regarde plus rien d'autre, j'oublie même les signaux de fumée qui m'indiquent qu'il y a une urgence à revenir dans la réalité car il y a un gros soucis. Hors là, il y avait plus qu'un énorme manque d'organisation ou de réalité, il y avait des voies d'eau dans tout le bâtiment ! 😱

Trop occupée à vivre mon rêve, je ne l'ai pas vu virer dans les gouffres de tartare.

Malgré qu'on me parle de méfiance, j'ai toujours été naïve. Et surtout j'ai toujours eu la mauvaise tendance d'être grande gueule, mais de me laisser marcher dessus. C'est plus le cas, je tire la première. Du moins j'observe avant et je canarde après si besoin, quoique non, je me dépêche de retirer toutes mes billes et je disparaîs à l'anglaise. Et il n'y a plus personne au numéro que vous avez composé.

Une façon à la fois très simple et très efficace de ne plus se faire avoir et de prouver aux tentatives de faire joujou avec des gens que non, il y a du flou et je ne me vois pas faire le grand plongeon.

Là où j'aurais eu besoin qu'on me freine un peu plus et qu'un mentor qui a des tripes me cadre, je n'ai eu que le choix de donner libre cours à ma folie et en plus j'ai enfermé mon 6e sens (si précieux) dans la boîte de pandore d'où j'ai fait sortir par contre le pire 🙄 c'est tout moi et dans cette période, je peux dire qu'il n'y a pas eu que l'équitation qui a fait chou blanc.

Quand vous avez un QI suffisant pour comprendre qu'il y a une alarme qui se déclenche et que vous la faites taire avec une masse, c'est où que vous avez un problème avec votre cerveau, ou que vous êtes un peu maso. Je crois que j'avais les 2. 

Sans rentrer dans les détails, j'ai foncé à 400 km/h dans le mur et c'était pas joli à voir.

Il a fallu se réveiller du cauchemar pour réaliser que la seule a qui je pouvais m'en prendre c'était moi. J'ai été assez stupide pour me pas observer ce qui se passait et reprendre le contrôle avant l'impact. Bonne leçon. 

Certaines de mes relations actuelles me disent d'ailleurs qu'elles n'en reviennent pas de mon changement de cap et d'esprit tant je suis très différente et difficile à convaincre quand je ne veux pas de quelque chose.

Si aujourd'hui j'avance dans ce que je veux faire et réaliser, je m'aperçois que les chevaux ne sont plus un but ultime mais juste ma passion mais que je sais comment je veux qu'elle s'accomplisse et non pas la subir comme avant.

Comme je n'ai pas encore les moyens logistiques et que je suis encore au stade du management et de la mise en place des projets, je sais que je ne suis pas prête pour les chevaux. 

Je ne fonce pas bille en tête. Ça c'est fini.

C'est juste dommage d'avoir croisé 2 des meilleurs chevaux que j'ai pu voir, et de ne pas avoir cadré ma vie correctement avant le crash. Je pense que je me suis trompée dans mes choix de vie à l'époque et que c'est ce qui a fait qu'on s'est croisé, mais que je n'ai pas su pérenniser les bonnes relations et les bonnes rencontres. Ce que je fais aujourd'hui.

Je retournerai aux chevaux quand les bonnes occasions se présenteront car le destin me les présentera. Pas avant. J'espère juste que j'aurais su me débarrasser de mon dégoût en rencontrant les bonnes personnes et les bons moments. 

26 mars 2018

La fin d'Équidia life

Au premier instant on aurait pu croire jusqu'au bout que la chaîne allait être sauvée, qu'elle réapparaîtrait sous un autre nom, sponsorisée par un organisme qui s'occupe de promouvoir le sport équestre, l'élevage, le cheval sous toutes ses coutures...
Et bien non.
Loin de moi l'idée de jeter quoique ce soit à qui que ce soit.
C'est simplement un constat que lorsque quelque chose ne plaît pas, on s'arrange pour plomber le sujet.
J'ai été une des plus grandes fan de cette chaîne que j'ai vu changer pour finir par perdre de son intérêt.

Dommage car une gestion concertée par les différents organismes chargés de la promotion de la culture équestre et de la promotion du cheval et des différentes utilisations qu'on en fait, auraient pu, auraient dû profiter de ce formidable outil à leur disposition pour promouvoir les équidés qui contrairement aux décideurs, ne nous ont jamais fait faux bond.

Si quelques mois après la fermeture de la chaîne, je réagis de cette façon, c'est que j'attendais de pouvoir poser une sensation, des mots, mes idées sur cet événement qui traduit le peu d'intérêt que ceux qui décident ont pour l'animal.

Car oui on peut se demander si le cheval a sa place à la télévision française en dehors des hippodromes.
Loin de moi de critiquer la discipline car elle est formidable et les émotions qu'elle procure sont incroyables. Je ne suis pas turfiste, mais le spectacle des pur-sangs lancés au galop, des trotteurs, et des sauteurs m'a toujours fascinée, au vu des performances que cela demande, des efforts fournis. Mais faire reposer sur les seules épaules des courses, 2 chaînes de télévision et se reposer sur ses lauriers ou pire travailler à concevoir une autre chaîne, je n'ai même pas envie de soulever plus loin la carpette. 🤔

Nous avions la chance d'avoir des programmes qui étaient intéressants, des documentaires sur l'élevage, la médecine vétérinaire, les différents sports équestres, la vie d'un haras, les coulisses d'un concours, ou un reportage chez un grand cavalier, des spectacles, et quelques films qui mettaient vraiment le cheval en valeur.

La chaîne a d'un seul coup pris un tournant un peu moins thématique, en incluant des programmes sur la faune africaine sauvage, des séries un peu vieillotes, ou le cheval sert plus de faire valoir que d'acteur à part entière, et une émission qui va plaire à une certaine catégorie mais ne se pérennise pas car orienté jumping et oubliant les autres disciplines équestres comme le complet ou le dressage.
Les concours ayant tout de même gardés le dimanche soir.

Depuis fin décembre 2017 donc, la chaîne thématique du cheval a donc cessé d'être et tout ceux qui ont tant aimé ses programmes ont dû se résoudre à chercher ailleurs un média aussi complet sur leur passion.

A noter que Campagne TV qui retransmettait aussi des programmes sur les équidés à cessé d'émettre quelques mois avant, montrant encore s'il en était besoin que le monde de la ruralité et de l'agriculture n'était pas assez porteur pour qu'une chaîne lui soit destiné.

Donc depuis, nous sommes punis sans savoir vraiment pourquoi, ou alors nous devons nous contenter des streaming sur les sites Web dont certains sont payants, ou alors si on a la chance d'avoir un abonnement à un bouquet sport (sfr) on peut voir et revoir les 5* FEI en dressage, jumping et complet (pas encore vu de complet mais on peut croiser les sabots).

Pour ceux qui n'avaient pas encore compris (équidia n'est d'ailleurs pas gratuite, il faut payer un abonnement à une box et les 2 chaînes ayant été incluses dans le pack initial, vous y aviez accès, sans payer un autre abonnement.)

Sauf que maintenant vous êtes obligé de payer un pack en plus de l'abonnement de base pour voir les concours et une émission de news sur les coulisses des concours et des écuries.

Je suis chanceuse d'avoir changé mon abonnement de box.

On parle bien aussi d'une nouvelle chaîne de télévision sur le cheval mais faute d' en savoir plus sur les programmes, la seule chose que je sais est qu'elle sera soumises à abonnement. 🐴

Ayant ces données en tête, je me demande vraiment pourquoi dans ce cas avoir laissé couler un canaux déjà en place, plutôt que le reprendre et lui adapter le nouveau format 🤔 ?

Parlons vite fait du nouveau format d'Équidia qui n'est pas non plus mieux qu'avant.
La fermeture de la chaîne bleue, a profité à la chaîne rouge pour un nouveau décor, une refonte du site Web, des têtes qui ont changé, et surtout un programme basé uniquement sur les courses en diffusion 24/24, et des programmes de pronostics.

Bref les coulisses des courses ont été réduites à des pronos, les courses dans le monde et éventuellement les forfaits des chevaux en course. J'ai tenté de suivre une demi journée et ce fut soporifique.

Je n'en veux à personne d'avoir modifié à ce point les chaînes mais qu'on ne me parle plus de promouvoir le cheval car je ne sais plus qui je croirais.

Équidia life était une chaîne que nous enviait les autres pays de l'équitation et après l'inscription de l'équitation de tradition française au patrimoine mondial de l'unesco, on aurait pu croire que la France se revendiquerait patrie du cheval.

Les grands cavaliers étrangers nous enviait notre média.

Au jour d'aujourd'hui, je ne comprendrai jamais comment on peut saborder un formidable outil qui plaisait à beaucoup même les non cavaliers.

Des chiens à la cuisine en passant par le bien-être, toutes les thématiques ont leur chaînes, voir 2 ou 3. Le cheval et l'agriculture sont les seuls à avoir perdu une visibilité sur le paf.

Que peut-on en déduire ?

25 mars 2018

Le temps a passé

Que dire ? En cette journée du 11 novembre un message m'informe qu'elle est partie de l'autre côté de l'arc en ciel. Pas plus que ça. Je n'en veux à personne, mais je n'avais même pas envie de parler de ce que j'ai ressenti.

Mon étoile filante, mon rêve mal fagoté... 

Elle a tiré sa révérence. 💔

18 déc. 2016

Féminisation du milieu équestre, polémiques sur les ficelles, Ethologie équine...

Tiens ce soir j'ai encore vu une photo de cheval avec des ficelles...
Ma jument longée en Pessoa

C'est quoi des ficelles ? Des enrênements si vous préférez. Et là la polémique redémarre ! Bon le cheval avait une martingale à anneaux ET des rênes coulissantes. Petit mélange que certains professionnels utilisent avec les chevaux. Bon sur la photo, les rênes étaient relâchées donc pas de contraintes réelles, c'était plutôt psychologique là.

Mais qu'est ce qui peut faire monter les réseaux sociaux en mayonnaise dés qu'ils voient une photo qui ne plait pas ? Est-ce parce que nos connaissances en équitation et en psychologie équine ont été améliorées par l'avènement des comportementalistes équins ? Ou parce que la gente féminine est en force dans les clubs hippiques ? 

Faut-il rappeler qu'avant, le cheval faisait parti des bêtes de somme, qu'il était un animal de travail et aussi un militaire ? Et que si je reprends les ouvrages des anciens, Kikkuli en tête, il n'en était pas moins bien traité bien que pas aussi câliné et chouchouté que maintenant.

Seulement, j'ai des scrupules à parler d'équitation avec certains car c'est vite l'emportement et on ne sait jamais jusqu’où ça peut aller.

Parler de sport hippique ou équestre ou même le fait de monter à cheval fait sauter en l'air certains, qui estiment que ce sera un sport lorsque ce sera le cavalier qui portera le cheval !

J'ai donc recherché un peu de documentation vite fait sur ce phénomène nouveau et je m'aperçois qu'il a pris une réelle ampleur.

Certaines associations (plus ou moins remises en question pour certaines) militent pour un arrêt pur et dur des sports équestres d'ailleurs, surement à cause du harnachement et des éperons et la cravache  que nous "utilisons". Peut-être faut-il voir là, la véritable raison de la fameuse "blood rules " de la FEI pour contrer le problème ? 

D'après certains ethnologues, la démocratisation (pour certains la massification comme Jean-Pierre Digard) aurait accélérer l'orientation du cheval "animal de rente" vers le cheval "animal de compagnie".
C'est d'ailleurs étonnant car ce virage opéré par le peuple équitant est arrivé en même temps que la féminisation dans les clubs équestres et si je me réfère à l'émission "Le cheval au féminin" vu sur #Equidia, ce nouveau peuple "cavalier" modifie énormément la donne dans ce milieu. Le documentaire faisait des parallèles avec la société d'ailleurs, du moins en France.

Si je devais remonter en France, il est possible que je serais confrontée à des idées différentes que celles de mes anciens instructeurs, mais comme ce n'est pas au programme, peu de risque que je me retrouve à courir et à sauter à coté d'un cheval de 500 kgs avec tous les risques que là je n'accepterai pas.

J'aime apprendre à mener et "manier" mon cheval en main pour ma sécurité, la sienne et celles des autres, mais faire de l'agility avec un animal dont les réactions et la psychologie inclut des peurs primales inscrites dans ses gènes depuis la préhistoire et qui est considéré depuis la nuit des temps comme une proie par tous les carnivores que portent cette terre, et sachant combien les sabots d'un cheval peuvent faire de dégâts sur un crâne même casqué, ou dans une jambe, est une option qui ne m'intéresse pas. A cheval les risques de chutes sont là, mais on lui demande quelque chose pour lequel il a été sélectionné depuis quelques siècles, on peut intervenir si ça se passe mal, voir arrêter le travail et remettre à demain pour éviter le conflit. Le risque 0 n'existe pas mais pour avoir fait sauter un cheval en liberté il est plus difficile de l'arrêter quand il chauffe et qu'il saute la barre qu'on est en train de lever, alors qu'en selle on peut intervenir sur l'allure, sur la direction et les deux en même temps.

La monte dite naturelle que je visionne parfois sur Youtube est très jolie quand elle est faite par un professionnel du spectacle équestre, quand c'est une gamine (non pardon une adolescente, ah non c'est vrai il ne faut pas dire ça non plus) une jeune femme de 14 ans qui fait ça dans un champs avec des bouts de bois et des chaises, j'ai mon cœur qui se serre. Les faits divers sont remplis à certaines périodes de crânes fracassés pour être montée sans casque, sans selle, sans filet sur doudou le long de la route. Malheureusement la plupart du temps ce sont  les mêmes qui décrient les pros du jumping, du dressage et du complet et comble du malheur, veulent donner des conseils aux autres.

En France du moins on a le droit régulièrement à cela. ça fait peur !

Je n'ai rien contre le fait de monter à cru, je l'ai fait mais sous certaines conditions et surement pas sans casque sur le bitume. Casse-cou, oui, mais pas kamikaze. Et si sur une de mes photos je suis nue tête, ce n'est pas galop plein cul,  j'ai ma selle et d'ailleurs ce jour là je n'ai pas galopé. ça n'aurait pas empêcher de tomber et de me fracasser et ça aurait été pour ma poire. Mais j'ai pas 14 ans, j'en ai 40 bien sonnés.

Il n'y a pas longtemps j'ai redemandé à un conseil pluridisciplinaire si je pouvais remonter. Ils ont refusé en bloc estimant que leur CAS risquait de tomber, et une des infirmière de me conseiller ce que j'appelle l'agility pour cheval. Je lui ai dit que c'était encore pire que de monter et de sauter, et que visiblement elle ne connaissait rien aux chevaux si ce n'est que d'avoir vu cette discipline de très loin. Je ne critique pas, mais je n'aime pas. Et je trouve ça dangereux encore plus que de monter.

Churchill disait " le cheval est dangereux devant, dangereux derrière et inconfortable en son milieu !" Je préfère donc le milieu. 

Ce que je n'ai pas compris dans tout ça, c'est que sur une photo anodine, il y ait un défouloir systématique, alors que dans la réalité peut importe la discipline, il y a des moments ou la maltraitance volontaire ou involontaire se fera, soit parce que le cheval va refuser d'obéir et qu'il y a une obligation de résultat ( c'est arrivé ) ou par méconnaissance. Le risque 0 n'existe en rien.  Sauf pour celui qui dort chez lui et encore il loupera peut-être sa journée.
Croire que tout se passe en douceur et en totale compréhension avec un animal qui n'a pas les mêmes objectifs que vous ni en terme de vie de tous les jours, ni en terme d'objectifs sportifs, de médailles ou autres trophées est une hérésie. Je me marre quand j'entends que le cheval aime ce qu'il fait (sauter, danser sur commande) Il le fait parce qu'il est conditionné pour ça, et encore certains chevaux finissent par en avoir marre et ne plus vouloir jouer. Même si l'élevage a sélectionné les meilleurs et les moins difficiles à mettre dans le moule, un cheval c'est tout de même jusqu'à 1000 kgs voir plus de muscles d'os ... Qui a son propre mental. Même le plus gentil cheval peut avoir une réaction incontrôlable à cause de la peur, de la souffrance ou d'une situation inhabituelle.

Sans vouloir donner le bâton à quiconque pour me faire rosser, les anciens ont écrit bien avant l’avènement de ce qu'on appelle les chuchoteurs, et lire leurs ouvrages n'est pas mauvais. On n'y parle pas de coercition, on y parle aussi de la psychologie à envisager face à un cheval, les mors ne sont pas tous des instruments de tortures, les enrênements peuvent aider à pallier un défaut temporairement dans le but de remettre en place ce qui ne va pas tout comme aller chez le médecin nous permets de soulager une souffrance. Voir derrière chaque ficelle un objet de torture parce que le cavalier est un sauvage, et le cheval son malheureux esclave c'est avoir une idée fausse de l'art équestre. Et mal en connaitre ses grands maitres.

Croyez vous que les chevaux ne soient pas capables de se rebeller ? C'est mal connaitre l'esprit équin. J'ai entendu un jour l'histoire d'un mauvais cocher qui frappait son cheval pourtant une crème de cheval tous les jours que dieu fasse. Un jour l'homme, plus saoul que d'habitude bat le cheval, mais tombe dans la stalle. L'animal  l'a piétiné et malgré les autres ouvriers venus prêter main forte pour sortir le cheval de la stalle et emmener le cocher, il n'ont pu empêcher le cheval d'étouffer et de piétiner son bourreau. Un cheval n'oublie ni les mauvais traitements ni les bons d'ailleurs. il est capable de vous sauver la mise, même malgré vous ou de vous laisser en plan.

Donc voir de la maltraitance partout dés qu'il y a un mors ou des éperons est un concept que je trouve déplacé. D'abord parce que le matériel a évolué, on aide beaucoup plus le cheval dans sa performance les matériaux sont plus légers, plus souple, plus absorbants, les mors sont anatomiques et avec des matériaux plus doux (résine, cuir) et les cavaliers utilisent des méthodes qui prennent en comptent la psychologie équine, les chevaux ont des balnéothérapies, des thalassothérapies, de produits et des instruments pour soigner la moindre douleur, le dopage est combattu par tous les moyens, les chevaux sont énormément entourés.

En club me direz vous ? Il y a surement des abus car malheureusement comme dans tous les univers il y a le bon et l'ivraie. Malheureusement les rumeurs ne sont pas toujours vérifiables.

La vraie raison de ce texte c'est de dire que ce n'est pas sur une photo ou une vidéo trop courte que vous pouvez vous baser pour dénoncer de la maltraitance, parfois un geste malheureux peut avoir des conséquences très lourdes quand il est mal interprété. Croire aussi n'importe qui sur la base de rumeurs  alors qu'on a rien vu, est tout aussi mal venu.

Partager une photo de cheval enrêné ou au travail sur un réseau social ne doit amener systématiquement de l'huile sur le feu, or c'est devenu un peu trop systématique. C'est dommage.


Liens feuilletés :  




Un lien qui pourra intéresser ceux qui se penchent sur le phénomène de la féminisation du milieu équestre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_des_femmes_dans_l%27%C3%A9quitation

Soyons sans équivoque, contrairement à ce que certains sous entendent, je ne part pas sur le principe vite établi, que ce sont les femmes qui  : "civiliseront, peut-être, le rapport au cheval au point de rendre odieuse l’idée de l’exploitation d’un animal aux seules fins du plaisir de celui qui le monte. "  ( Catherine Tourre-Malen) (https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_des_femmes_dans_l%27%C3%A9quitation

Ce qui d'ailleurs fait réagir d'autres sommités sur la disparition du cheval à moyen ou long terme tel qu'on le connait. (voir les liens cités).

Je dirais pour finir qu'en tant que femme, je trouve certains propos tout à fait réducteurs puisque les femmes peuvent prouver qu'elles sont à égalité au haut-niveau : oui ou non, notre meilleure Française, n'est elle pas médaillée d'or olympique de CSO avec ses collègues cavaliers ?
Je ne pense pas que les cavalières professionnelles souhaitent voir le cheval disparaitre comme on le sous-entend.

Alors certes avec les ficelles, les mors et les éperons, nous passons pour des méchants auprès de ceux qui nous voient comme ça, mais je pense que le meilleur moyen de ne pas envenimer la situation vis à vis de cette situation est de prouver le contraire à ceux qui pensent que nous ne voyons qu'une façon de dominer par la force.

Complicité cavalier-cheval ? Qu'est-ce ? [humeur du Jour]

(Désolée pour cet article qui est un peu long, mais certains sujets  demande parfois une introspection et  celui-ci n'est pas qu'une réflexion  je comprendrai qu'il y en ai qui ne souhaitent pas le lire.) 


 Comment définir la complicité dans le duo "cheval-humain" ? Le cheval et l'humain ont-ils décidé de marcher d'un commun accord ensemble ? Le cheval laissant à l'Homme, les choix et les chemins à prendre ?

Soyons réalistes, le cheval n'a jamais demandé à être sanglé, un morceau de métal dans la bouche, pour aller travailler. De proie, il est passé par le statut d'animal de rente, de travail, de guerre (malheureusement associé à la folie des hommes, il y paye un lourd tribut), puis de sport et de loisir, il accepte d'être mené par l'Homme.

Comme le chien, a t'il accepté la domestication contre la protection d'un toit, ou d'un enclos et l'assurance d'avoir de la nourriture et de l'eau à tous ses repas, contre un labeur ?  Comment cet animal de plus de 500 kgs accepte t'il de suivre l'être humain dans ses pérégrinations depuis des millénaires ? 


En lisant l'actualité, j'ai vu qu'il y avait eu encore un accident sur une course d'endurance au moyen -orient. Pourquoi j'insiste sur le mot encore ? Parce que malheureusement depuis des années en endurance, on a beaucoup de mauvaises nouvelles qui touchent les chevaux d'endurance dans cette région du globe. Le problème est suffisamment ennuyeux pour que les institutions fassent le nécessaire mais il semble que malgré cela la mauvaise " magie " frappe. Mais pourquoi même lorsque le cheval ressent  qu'il y a un évènement qui ne va pas bien se passer, il continue son effort jusqu'à en mourir ? Par sens du devoir envers son " maitre " ? Par crainte du bâton ?

En club, j'ai pu observer le phénomène suivant : lorsque vous vous pointez devant le box du cheval avec votre harnachement, celui-ci qui avait la tête tournée vers vous 10 min avant, a tourné ses fesses vers la porte et vous regarde, ce qu'on pourrait prendre, nous humains et surtout débutant comme un défi de passer les postérieurs pour aller chercher la tête... Le même cheval va sortir la tête du box avant même d'entendre la brouette de granulé 5 à 10 minutes avant le passage de cette dernière. Réflexe de Pavlov ? 

Pour ce qui est d'un fait encore plus étonnant : selon un grand comportementaliste équin (chuchoteur) le cheval ne pense pas à quelque chose comme nous l'entendons. A savoir qu'il ne le ferait pas exprès pour nous ennuyer...  Pourtant certaines expériences pourraient faire penser le contraire. Comme le cheval qui boite bas en sortant du box puis sous la selle au pas et au trot, et lâcher au paddock, il caracole la queue sur dos en ronflant. Mis à part si la selle lui cause une vraie douleur, n'est ce pas une façon de se débarrasser d'une séance de travail ? 

Pourtant sur un autre point quand j'entends certains cavaliers même pros, dire que leur cheval aime sauter ou aime travailler, je me demande si on ne fait pas un peu d’anthropomorphisme aussi. On peut parfois entendre que le cheval " aime ce qu'il fait " ou qu'il " aime sauter ". Je ne sais pas pour vous, mais je me suis toujours demandée si c'était vraiment le cas. On sait que le cheval a été sélectionné pour faire des activités et donc qu'on a modifié son comportement et ses aptitudes pour obtenir des races capables de sauter haut, d'avoir des mouvements plus stylisés que ceux de la nature, d'avoir une capacité de tirer des charges... Le tout en étant le plus docile et le plus performant possible.

Mais qu'en est-il de ses envies de cheval ? Celles qui lui sont propres ? Est ce qu'elles vont dans le même sens que ce que cherchent les humains ?

Si on remonte le temps, le cheval est un herbivore qui parcourt les plaines à la recherche de points d'eau pour boire, et de prairies pour se nourrir. Il est capable de parcourir de longues distances en troupeau   (pour sa protection) pour assurer son existence. Dans la nature, il saute rarement et préfère contourner les obstacles, il fuit au moindre bruit qui lui rappelle un danger, il est un animal de proie, son allure de prédilection est le pas, il utilise très rarement le trot, ne se déplace pas de coté sauf dans les combats entre étalons, il piaffe et passage pour impressionner, et le galop est son allure de fuite. Il saute néanmoins quand il ne peut pas faire autrement face à un obstacle (fossé, barrière) qu'il ne peut contourner. Il rue, se cabre pour éloigner un ennemi. Son meilleur moyen de survie reste la fuite au galop. Voilà de façon très généraliste la vie d'un cheval sauvage.

Depuis que nous avons pris en main l'avenir du cheval pour qu'il nous aide à cultiver les champs, gagner des guerres, transporter les gens et les denrées, nourrir le peuple, puis remporter des compétitions sportives, qu'est ce qu'a gagné le cheval de plus que le toit et la nourriture, les soins vétérinaires ? Se peut-il qu'un cheval se rende compte qu'il gagne un concours ?
Idanum au pré, pas de cavalier,
pas d'obligation de faire quoi que ce soit
sauf ce qu'elle veut

Quand je lâchais ma jument pour la regarder dans son pré, je ne voyais qu'un cheval heureux d'être en "liberté" certes contrôlée, même si comparée aux autres, elle ne partait pas la queue en panache et plein galop à peine lâchée.  Il lui arrivait même de revenir me chercher à la porte ! Jument atypique qui au début ne voulait pas trop aller dans la carrière, mais capable de faire des figures de grand prix au cours d'une balade sans qu'on lui demande, elle avait vraiment le profil du cheval qu'on adore même quand elle refuse l'obstacle parce que le cavalier n'est pas à sa place dans la selle. Même si j'ai mis longtemps à comprendre ses agissements et sa façon de réagir, j'avoue qu'en repensant maintenant je comprends mieux comment elle fonctionne. Mais je me pose toujours le pourquoi elle n'était pas comme les autres équidés ?

Les derniers évènements que j'ai lu dans la presse m'ont interpellé : sur un concours, un cheval s'est effondré de façon très bizarre, les circonstances appellent à la prudence et encore sur une endurance 2 chevaux ont quitté la terre pour le paradis des chevaux. Que se passe t'il réellement et comment se fait-il que le cheval, animal plutôt prompt à fuir face au danger s'est-il retrouvé poussé à l'extrême et à sa fin ?

A t'il trop donné sa confiance à l'être humain au point d'en dépendre sans se méfier ? L'a t'on rendu si dépendant qu'il n'a plus ses réflexes de prudence envers l'homme ( qui est tout de même un prédateur ne l'oublions pas ) ?

Certaines vidéos m'ont d'ailleurs fait sourire : je vois souvent des chiens avec des chevaux sans que ces derniers n'aient bronché, ou tenté de fuir. Bizarrement ma jument elle, n'aimait pas les chiens : sujette aux coups de pieds de mule envers quiconque s'approchait de trop près ou ne gardait pas ses distances, elle ne tolérait que l'humain derrière ses fesses. Et pas n'importe lequel, il lui fallait apprendre à le connaitre. Elle aurait donc volontiers cartonné un chien qui venait de trop près. J'avais prévenu les gens, je ne voulais pas être tenue pour responsable.

De même que je surveillais  de près son comportement, je regardais toujours l'état de son boxe, les éventuelles blessures, l’œil, les crottins...  J'ai beaucoup appris dans les livres et sur le tas en regardant les chevaux, je n'ai jamais été une surdouée en selle, je me débrouille. Mais j'arrivais toujours à déterminer si un cheval n'avait pas un comportement normal en le regardant par rapport à d'habitude.

Les chevaux ont toujours des signaux pour avertir quand ça ne va pas. Mais alors comment peux t'on imaginer que les professionnels qui travaillent à coté d'eux passent à coté de certains problèmes et que cela cause des soucis ?

Car la complicité c'est aussi nous qui devons la créer en étant proche de notre cheval et pas seulement en allant le monter et le travailler dans une carrière. Comment en effet penser que passer seulement 1 h 30 avec son cheval pour le monter, suffit à créer un lien qui permette de capter l'attention et sentir si quelque chose est différent ? Le bon vouloir du cheval qui passe de mains en mains est certes obligatoire pour le cheval de club, mais il faut bien qu'il y ait un sentiment puissant qui unisse l'homme et l'animal, or on a pu se rendre compte qu'avec le cheval, ce n'était pas toujours aussi rose passant parfois pour un faire-valoir. Cependant le cheval accepte cet état de fait avec un stoïcisme qui m'a toujours laissé un arrière goût étrange dans la bouche.


Comment le cheval peut-il accepter parfois certains états de fait là ou d'autres espèces se rebelleraient ?

Au final, cette complicité ne coûte t'elle pas au cheval plus que ce qu'elle coûte à l'humain qui lui prodigue les soins ?

Certaines personnes qui ont essayé d'autres disciplines non montées disent qu'elles ne veulent plus monter à cheval depuis car elles ont trouvé leur équilibre dans cette façon d'être avec le cheval, et il semble que ce dernier y soit gagnant sur tous les points. C'est peut-être la discipline qui en effet permet la meilleure communication avec le cheval sans aucune contrainte pour les 2 êtres en présence. 

Peut-être qu'au final contrairement à ce que je pensais dans un autre article, le cheval aura plus à gagner avec l'équitation éthologique et la fin de la monte telle que nous la connaissons.
En club

Mais ça ne m'empêche pas de penser qu'au final si le cheval a gagné la facilité pour la nourriture, la sécurité d'un boxe, l'accès au soin d'un vétérinaire, il a perdu de son coté mystique, se voit contraint dans certaines de ses fonctions, et n'a plus qu'une vocation sportive et pécuniaire pour certains, de loisir et de passion pour d'autres. On peut demander à n'importe quelle personne qui est proche des chevaux d'une façon ou d'une autre, ce qui l'attire, il répondra toujours la passion, c'est un fait, mais le fait qu'on ne se soit jamais posé la question ultime de savoir et d'être sûr que le cheval a accepté d'être notre serviteur de son plein gré en perdant certaines de ses facultés naturelles, devrait nous inciter à être beaucoup plus rigoureux vis à vis de l'utilisation qu'on en fait pour qu'il ne devienne pas une espèce en voie de disparition comme le pensent certains spécialistes.
Petite réflexion à part : on pourrait facilement penser de même pour les animaux au sens général du terme (chiens, chats, nacs, animaux sauvages  des zoos ou des cirques) à qui on a jamais "tenté de demander d'une façon ou d'une autre le consentement" ?